La crise existentielle de la Belgique va revenir à l’avant-plan. Des élections anticipées s’avéreront probablement incontournables. Elles permettront à la N-VA et au Vlaams Belang d’obtenir ensemble la majorité absolue au sein du Parlement flamand. Celui-ci, constatant l’ingouvernabilité du Royaume, aura alors toute latitude pour proclamer unilatéralement l’indépendance de la Flandre. Et l’Union européenne ne pourra qu’acter la chose.
Intéressant, à cet égard, de relire ce que François Perin avait écrit en… 1981 :
Cela fait des années que je pressens ce qui va arriver : les Wallons et les Bruxellois vont se retrouver assez bêtement belges tout seuls.
Après d’éventuelles élections qui n’auront qu’exacerbé le malaise dû à une crise financière et économique insoluble, le malheureux chef de l’Etat se mettra à courir après un gouvernement introuvable : la Belgique peut disparaître par « implosion »
Qu’est-ce qui empêcherait les Flamands de proclamer unilatéralement leur indépendance et d’affirmer leur nation? Ils ont créé tous les instruments de leur future légitimité. (…)
Les Wallons sont en face d’un drame avec lequel ils ne pourront louvoyer : ils devront apprendre durement la leçon des réalités. Ils pourront toujours faire la grève contre eux-mêmes, comme le serpent se mord la queue.
Jamais l’Europe, ni l’OTAN, dira-t-on, ne laisseront éclater la Belgique. Que pourraient-ils faire : débarquer les « Marines » pour nous apprendre par la force à vivre ensemble? »