Frans Crols, ancien rédacteur en chef de Trends, dans Doorbraak :

Extraits :

Les flamingants pensent trop facilement que l’Allemagne mène et que la France suit. Mais malgré des semaines de grèves et d’émeutes, la France bat les Allemands.

Les flamingants regardent souvent avec méfiance la France comme l’ennemi héréditaire – l’image des Eperons d’or n’est jamais loin – et font l’éloge de l’Allemagne. Également inspirés par l’idée que le pays de l’Est est économiquement et industriellement plus vital que les Français qui caquettent. Ce qui n’est pas juste.

Le Crédit Agricole, profondément enraciné chez les agriculteurs français, rachète De Groof Petercam,

La Société générale a ensuite été enlevée par Suez (Lyonnaise des Eaux, aujourd’hui Lyonnaise de Banque).

Engie (ex-Electrabel) est un portefeuille parisien.

Le rachat de De Groof Petercam par le Crédit Agricole, deuxième banque de France et troisième d’Europe, est un désancrage et le capital belgo-bruxellois devient français.

C’est l’absorption par une grande banque d’un pays économiquement avant-gardiste. En 2018, la croissance cumulée du produit intérieur brut (PIB) de la France est deux fois supérieure à celle de l’Allemagne et ses économies surclassent la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne. La France a une économie décente malgré des manifestations et des grèves bruyantes.  

Pourquoi ? L’Union européenne a été fondée en tant qu’économie libre avec un minimum d’intervention de l’Etat. Ce qui heurte la tradition française.  

Le colbertisme – action de Jean-Baptiste Colbert pour l’économie du Roi Soleil (1638-1715) – est le sang de l’économie politique à Paris. Donc étatisme pur et priorité de l’industrie nationale avec le soutien de l’Etat.

Grâce au colbertisme, vous construisez un réseau de TGV pour la SNCF, qui n’a d’égal nulle part. Vous faites en sorte qu’Electricité de France (EDF) compte aujourd’hui 56 centrales nucléaires et six nouvelles en commande : faibles émissions de déchets environnementaux. 

The Economist note que dans le top 100 des entreprises mondiales, par capitalisation boursière, il y a plus d’entreprises françaises que d’autres européennes.  

LMVH, Hermès et Dior sont les moteurs de ce bond en avant, mais le luxe n’est pas le seul créneau du panache français.  BNP Paribas (dont la Belgique détient 10% du capital) est la banque la plus valorisée de la zone euro.  

Bernard Arnault, patron de LMVH, était l’homme le plus riche du monde jusqu’à ce qu’Elon Musk l’évince.

En 2022, six des milliardaires européens seront français, dixit l’oracle de la City de Londres. 

La France est-elle un paradis ? Non, mais elle est plus fort et davantage tournée vers l’avenir que ne le pensent les Flamands.  

Le président Macron a été réélu, mais il boite avec un cabinet minoritaire. Malgré ce handicap politique, son gouvernement allie l’enrichissement éhonté à un visage social. Le taux de pauvreté français est bien inférieur à la moyenne européenne. L’enseignement préscolaire obligatoire dès 3 ans, levier éprouvé d’un avenir meilleur, est désormais obligatoire. 

Important pour la Flandre : en Flandre française, à notre frontière entre Dunkerque et Douai, dans le pathétique vieux bassin houiller,4 usines sont en construction pour les batteries de voitures électriques. Emploi pour les champions diplômés à Courtrai, Bruges, Gand, Ostende.  

A Saclay près de Paris, un MIT français (Massachusetts Institute of Technology, né au milieu du 19e siècle et champion mondial de l’innovation technologique) se développe.

Le président français a reçu 200 membres de l’élite mondiale des affaires au château de Versailles pour « Choose France ».13 milliards d’euros d’investissements ont été promis avant le dessert.  

Pfizer, populaire et prospère à Puurs, doit faire face à la société sœur française, qui investira 1,2 milliard d’euros jusqu’en 2028.