Jules Gheude

Il y a un an, Bart De Wever, le président de la N-VA expliquait dans la presse fla mande vouloir mettre rapidement en place un mini-cabinet fédéral avec le PS, au lendemain des élections du 9 juin 2024, afin d’éviter de tomber à nouveau dans une longue période d’affaires courantes.

Démarche pour le moins curieuse, lorsqu’on sait que l’objectif de la N-VA est de mettre fin à la Belgique pour faire émerger « une République flamande indépendante, état-membre d’une Union européenne démocratique » (article 1 des statuts).

L’intérêt de Bart De Wever n’est donc pas de rendre la Belgique gouvernable mais, au contraire, de démontrer qu’elle ne peut plus l’être.

Et c’est bien ce qui risque de se produire, quand on analyse les projections en sièges du dernier Baromètre politique Ipsos-Le Soir-RTL Info-Het Laatste Nieuws-VTM.

« Quelle coalition après le 9 juin ? » se demande David Coppi dans « Le Soir ». Et de répondre : « Elle est à peu près introuvable ».

Bart De Wever devrait se réjouir de ce constat, d’autant que, avec l’ascension spectaculaire du Vlaams Belang, la mouvance séparatiste pourrait détenir la majorité absolue au sein du Parlement flamand et proclamer de ce fait l’indépendance de la Flandre.

Pour Tom Van Grieken, le président du Vlaams Belang, seule importe d’ailleurs la constitution rapide d’un gouvernement flamand.

Mais Bart De Wever le crie haut et fort : pas question de s’allier avec la formation d’extrême droite.

On se demande dès lors comment il entend réaliser l’indépendance de la Flandre…

L’essentiel, pour un parti politique, est d’atteindre l’objectif dans un délai raisonnable. Sinon, l’intérêt des électeurs finit par s’émousser. Aujourd’hui, la N-VA est créditée de 20,6% d’intentions de vote, soit 4,9% de moins qu’en 2019…

Il est des occasions à saisir sans tergiverser, car elles ne se présentent souvent qu’une seule fois !