Jules Gheude

Contrairement à ce que les sondages avaient annoncé, la N-VA reste le premier parti politique du pays.

Son président, Bart De Wever, devrait donc logiquement être désigné comme formateur d’un nouveau gouvernement belge.

Mais, contrairement aussi à ce qu’il espérait, il ne pourra envisager de négocier avec le PS, qui vient de perdre en Wallonie son statut hégémon et a fait le choix de l’opposition à tous les niveaux de pouvoir.

Comme il l’avait précisé durant la campagne, Bart De Wever ne fera, à l’échelon flamand, aucune alliance avec le Vlaams Belang. « Je fais toujours ce que j’ai dit », a-t-il récemment rappelé.

Dans ce cas, on peut donc s’attendre à ce que, au niveau fédéral, il place en priorité sur la table le dossier du confédéralisme. En préambule du programme électoral de la N-VA, on pouvait lire en effet : « Le confédéralisme est l’objectif premier et essentiel de notre action politique aujourd’hui. Nous refuserons toute refédéralisation des pouvoirs. Nous ne voulons pas non plus d’une nouvelle réforme incomplète de l’Etat, comme les six précédentes, dans lesquelles les Flamands n’ont reçu que des bribes de pouvoir en échange d’un gros paquet d’argent pour la Wallonie et Bruxelles. La majorité démocratique flamande doit être libérée et respectée. »

Les discussions qui devraient s’entamer, du côté francophone, avec le MR et Les Engagés, les deux grands vainqueurs du scrutin, ne seront manifestement pas aisées.

Car si des convergences se dessinent au niveau socio-économique, les présidents Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot ont clairement fait savoir qu’ils étaient opposés à toute réforme institutionnelle qui déboucherait sur un dépeçage de l’Etat.

Georges-Louis Bouchez arbore toujours l’insigne aux couleurs tricolores au revers de son veston. Acceptera-t-il finalement le schéma proposé par les nationalistes du Nord et qui vise à réduire le pouvoir central belge à l’état de peau de chagrin ?

Une chose, en tout cas, est sûre. Reléguée dans l’opposition depuis 2019, la première formation politique flamande n’est pas disposée à lâcher du lest. D’autant que les élections communales et provinciales pointent déjà le bout de leur nez…

Affaire à suivre, comme on dit…