Dans son discours au théâtre de Namur, en marge des Fêtes de Wallonie, le Ministre-Président Adrien Dolimont et le président du Parlement, Willy Borsus ont parlé de changement, évoquant tous les deux la rigueur budgétaire nécessaire.

« Le Soir », Stéphane Vande Velde, 14 septembre 2024
La Wallonie a changé de cap et cela s’est vu. Ou du moins a été entendu lors des Fêtes de Wallonie, ce samedi au théâtre de Namur. Adrien Dolimont, le nouveau Ministre-Président libéral, ne l’a d’ailleurs pas caché : « Il se passe quelque chose dans notre région. Il y a en Wallonie un sentiment de changement », a-t-il déclaré, surfant sur les résultats du 9 juin. Un cran plus loin. Un rien provocateur. « En Wallonie, il y a désormais un front populaire, qui s’adresse à toutes et à tous. » Point de rupture selon lui mais « une Wallonie en mode Pokemon, autrement dit en transformation, en adaptation, en modernisation ». Balayant le regard que les autres communautés ont toujours eu sur la Wallonie, Adrien Dolimont a répliqué qu’il n’y avait aucune « fatalité » , préférant « une Wallonie fière qui ne regardera plus derrière elle, une Wallonie conquérante qui veut, qui va progresser pour se transformer en une région que l’Europe observe, avec étonnement d’abord, envie ensuite. » Pour lui, le plus dur n’est pas à venir mais est fait. « Le plus dur, c’est la prise de conscience. Aujourd’hui, les mentalités changent, elles s’affirment en mode positif. » Pour y arriver, Adrien Dolimont estime « qu’une évaluation de nos politiques sera la règle et non l’exception » et qu’il faudra « secouer nos institutions et notre fonctionnement sans tabou », évoquant une nouvelle fois « la simplification administrative » et « l’insoutenable lourdeur des finances publiques ». Non sans humour, lui l’ingénieur qui, clin d’œil aux propos de son président de parti, Georges-Louis Bouchez, n’a pas manqué de reprendre le poète René Char par cette citation : « Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards, ni patience ».
Même son de cloche auprès du nouveau président du Parlement wallon, Willy Borsus : « Il est indéniable que la Wallonie a un rendez-vous particulier avec elle-même, avec ses concitoyens, avec son destin », a affirmé l’ancien ministre de l’Économie qui a bien insisté que ce rendez-vous allait se prendre « en réformant, en simplifiant, (…) en se fixant des priorités justement calibrées, en s’assignant et en s’astreignant à une trajectoire budgétaire stricte ». Par ailleurs, Willy Borsus a évoqué le rôle du Parlement, annonçant « qu’une, voire plusieurs consultations populaires figurent sur la table » et insistant sur sa volonté « de poursuivre et d’amplifier les commissions délibératives associant citoyens et députés ».