« La Libre », 21 juillet 2021

Si la N-VA a toujours prôné une indépendance de la Flandre vis à vis de la Belgique, son président Bart De Wever est allé plus loin ce mardi. Invité de l’émission Trends Talk sur Kanaal Z, le nationaliste flamand a plaidé pour une réunification de la Flandre et des Pays-Bas.
« En 1993, j’étais déjà co-organisateur d’une conférence étudiante du Grand Pays-Bas. Je n’ai jamais abandonné ce rêve : que tous les néerlandophones vivraient un jour à nouveau ensemble », a-t-il déclaré, et d’avancer des arguments économiques pour justifier l’idée.
« Ils seraient l’une des économies les plus fortes du monde. Les ports d’Anvers et de Rotterdam pourraient fusionner pour devenir la porte d’entrée de l’économie de l’Europe du Nord-Ouest. Cela ressemble à une histoire fantastique. Bien sûr, de l’eau devra traverser le Rhin et l’Escaut et les gens ne sont pas encore mentalement mûrs pour cela », concède-t-il tout de même.
La Flandre et les Pays-Bas formaient autrefois une unité, mais la chute d’Anvers lors de la guerre de Quatre-vingts Ans en 1585 ans y a mis un terme. De Wever souhaite un retour en arrière : « C’est un point de vue personnel que j’ai depuis longtemps ».
Si l’idée semble impensable, le bourgmestre d’Anvers ne désespère pas : « Le fédéralisme était impensable en Belgique dans les années 60, c’était la réalité dans les années 70. Le confédéralisme est difficile à imaginer en Wallonie aujourd’hui, je pense que ce sera la réalité de demain. Si je pouvais mourir en tant que Néerlandais du Sud, je mourrais plus heureux qu’en tant que Belge », a-t-il souhaité.
La guerre de Quatre-Vingts Ans, également appelée révolte des Pays-Bas, est le soulèvement armé mené de 1568 à 1648 contre la Monarchie espagnole par une partie des Dix-Sept Provinces des Pays-Bas espagnols.
Ayant pris forme autour de la révolte des Gueux, qui réclamait la liberté religieuse, la révolte prend peu à peu également la forme d’une guerre civile entre les provinces du Nord (les Pays-Bas actuels), où la réforme protestante est bien ancrée, et les Pays-Bas méridionaux (correspondant grosso-modo aujourd’hui à la province de Hainaut, de la province Namur pour moitié , de la province de Luxembourg, SURTOUT PAS DE LA PRINCIPAUTE DE LIEGE, de l’actuel Grand-Duché de Luxembourg, de l’Artois, de la Flandre wallonne et du Cambrésis ) plus largement catholiques et loyalistes. Par l’acte de La Haye de 1581, à la suite de plusieurs victoires contre les troupes du roi d’Espagne Philippe II, les sept provinces septentrionales, menées par la Hollande, proclament leur indépendance et prennent le nom de république des Sept Provinces-Unies des Pays-Bas. (Extrait et remanié de Wikipédia)
L’union d’Arras et la ligue d’Utrecht
Le 6 janvier 1579, quelques États des Pays-Bas méridionaux dont la Flandre wallonne, effrayés des accès de fanatisme des calvinistes de Hollande, souhaitent exprimer à nouveau leur fidélité à la Couronne et, à l’instigation du duc de Parme, signent l’union d’Arras40. Cette union met un terme au protocole de la pacification de Gand, qui laissait entrevoir une indépendance de l’ensemble des 17 provinces.
Pourquoi l’Union d’Arras ? La religion ? Que nenni ! Lire « La Belgique et ses populations », Hélène & Pierre Willemart, Sus Van Elzen, Editions Complexe, 1980 : En page 54 et 55,
« Le mouvement de libération, de par son propre dynamisme, séduisit de grandes villes comme Bruges, Gand, Ypres, Anvers, Malines, Bruxelles et même Tournai mais, au moment où tout semblait réussir à la rébellion, quelques provinces wallonnes firent volte-face. Le 6 janvier 1579, le Hainaut, l’Artois et la ville de Douai signèrent une paix de réconciliation avec le roi et le mouvement s’amplifia ; plutôt que devenir terre à vaches, réserve de blé ou fournisseur de charbon des provinces de Nord (géographiquement, le royaume actuel des Pays-Bas ) déjà introduites dans le grand commerce international, elles préférèrent se rallier au roi d’Espagne, un étranger certes, mais qui , en reconnaissant de gré ou de force leur spécificité, se trouverait obligé de les défendre. C’est de sursaut-là que la Belgique est sortie en fin de compte, mais l’opération se pratiqua à chaud, les provinces wallonnes servant de marchepied et de zone de recul à une reconquête qui, grosso-modo, se limita à la partie flamande de la Belgique de 1830. »
Pour faire pièce à l’union d’Arras, le 23 janvier 1579, Guillaume d’Orange fédère les États de Hollande, Zélande, d’Utrecht, de Gueldre, de Flandre, de Brabant, de Limbourg et la province de Groningue au sein de l’Union d’Utrecht. De grandes villes du Sud comme Bruges, Gand, Bruxelles, Anvers, Tournai et Valenciennes les rejoignent. Ainsi, les 17 provinces sont maintenant divisées en un camp loyal au roi d’Espagne et un camp d’insurgés.
(Extrait et remanié de Wikipédia)
Conclusions :
A bien observer les Wallons d’aujourd’hui, ils n’ont pas changé au cours des siècles. Ils ne sont pas encore prêts à libérer les Flamands du joug qu’ils maintiennent pour les mêmes raisons que celles invoquées au 16e siècle.
Ils préfèrent se maintenir sous la domination de souverains étrangers que de se tourner vers la France dont ils sont liés par l’ethnie, la langue, les patois, la culture, comme Bart De Wever et le Mouvement flamand vers leurs frères du Nord dont ils ont été arrachés.
A l’exception de la Frontière Linguistique, toutes les frontières de la Belgique sont des CICATRICES de guerres.
Il faut relire, La Légende d’Ulenspiegel, de Charles De Coster pour se faire une toute petite idée de ce les Flandres et Brabant subirent à cause de L’Union d’Arras !
De Wever manipule l’histoire à sa guise. Il semble feindre que la cause de la guerre de Quatre-vingts Ans est avant tout d’ordre religieux. Religion qui est ancrée dans la culture flamande.