On trouvera ici la traduction de l’article de Frans Crols, l’ancien rédacteur en chef de « Trends », publié sur le site de Doorbraak.

Bart De Wever et la N-VA regardent vers 2050. Ceux qui les critiquent vers 1830.

Une maturation de la Flandre et des Pays-Bas (Nederland) dans le sens d’un Royaume des Pays Bas (Lage Landen), est prospère, « trendy » et pleine de perspectives. Fini des sempiternelles jérémiades   belges !

Le groupe belgo-néerlandais Fortis était en construction dès 1990. Finalisé ultérieurement, le projet se composa de la Banque générale, des Assurannces AG, d’Ame,v de la Banque VSB et d’autres reprises dans le Benelux.

Lors de la Nouvelle Année qui suivit, j’ai reçu, en tant que rédacteur en chef de « Trends » et bon contact, une carte de vœux manuscrite de Maurice Lippens, maître d’œuvre important de la maison financière belgo-néerlandaise. Il écrivait que Fortis était sa contribution pour les nouvelles 17 Provinces Unies.

Les 17 Provinces, dans les Pays-Bas méridionaux et septentrionaux, furent la gloire des Habsbourg entre 1543 et 1585. Demandez-le à l’auteur à succès Bart Van Loo, qui écrivit « De Boergondiërs » (les Bourguignons). Le banquier Lippens fleurissait dans les plus hautes sphères de Belgique et des Pays-Bas et c’est un Flamand francophone qui a fait plus pour la Flandre que bien des militants flamingants. Bart De Wever et Maurice Lippens connaissent  la valeur ajoutée des nouveaux Pays Bas  (Lage Landen).

Sur le terrain, l’interdépendance grandit.

Miko est un grand torréfacteur de café, coté en bourse, dans ma ville natale, Turnhout, à la frontière néerlandaise. Les fondateurs familiaux de Miko, les Michielsen, sont des Néerlandais du Brabant-Septentrional. Cette semaine, on a appris que Miko reprenait son concurrent néerlandais Maas.

Le CEO de Miko, Frans Van Tilborgh, a déclaré : « Par la langue et la faible distance géographique et culturelle entre Miko et Maas, des synergies constructives sont possibles. » Précisément, Miko de Turnhout et Maas de Son sont brabançons. Les liens entre le nord et le sud dans les Pays Bas (Lage Landen) se tisseront d’abord dans les provinces qui se touchent : Anvers et le Brabant-du-Nord, les deux Limbourg, Vlaanders et Zélande. Sur le terrain l’interdépendance grandit.

 « De Tijd » a publié mercredi dernier un bel article sur le rêve de Bart De Wever. Dans ce papier, le recteur de l’Université d’Anvers, Herman Van Goethem, souligne toutefois que les Flamands ne regardent plus la télévision néerlandaise, ce qui accentuerait la distance mentale entre nous et les Néerlandais. L’académicien oublie de dire que les groupes de médias flamands DPG et Mediahuis possèdent tous les journaux de qualité néerlandais depuis qu’ils ont débuté une économie d’échelle et une expansion extérieure. Cela n’a pas de conséquences politiques immédiates, mais cela associe à terme une couche supérieure néerlandaise et une couche supérieure flamande

La chaire Joop den Uyl

Herman Van Goethem doit téléphoner à Koenraad Debacker, professeur à la KU Leuven et spécialiste de l’intégration économique et scientifique de la Flandre et des Pays-Bas. Le professeur Debacker présidera, le 28 septembre prochain, un congrès virtuel qui s’adresse expressément aux Flamands et aux Néerlandais de la Rotterdam School of Management et qui traitera de la stimulation et de l’évaluation de l’impact social de la science.

Koenraad Debacker est le parfait président de congrès, car un pivot scientifique et académique de Leuven Research & Development et Leuven Inc. a fait, ces 40 dernières années, de la très classique Leuven une université de la troisième génération.

Avec donc  une mise en réseau intense entre l’université, l’entreprise et les pouvoirs publics  en vue d’assurer la croissance économique en amenant la connaissance universitaire dans les entreprises. Leuven est un grand succès à cet égard.

L’ancien louvaniste Frank Vandenbroucke, aujourd’hui à nouveau ministre, est professeur à Amsterdam, où il occupa la chaire Joop den Uyl. Ce n’est pas un hasard, quand on sait que certains membres de la famille de l’homme politique de Vooruit enseignent déjà depuis des décennies dans des universités néerlandaises.

ELAt

Un triangle de lapins, herbe et pins au coeur des Pays Bas (Lage Landen) est devenu en un éclair un Science Triangle à l’américaine, comme l’exemple éclairant en Caroline du Sud. La KU Leuven a posé les fondements de cet ELAt  au début 2010. André Oosterlinck, scientifique, entrepreneur, ancien recteur, président de l’Associatie KU Leuven (l’université et ses nombreuses hautes écoles dans les cinq provinces flamandes) a contribué à mettre ELAt sur pied et fut le premier pionnier et président.

ELAt est le triangle magique et prometteur des villes d’Eindhoven Leuven, Aix-la-Chapelle, avec leurs universités, hautes écoles et entreprises de haute technologie respectives.

A côté se trouvent notamment l’Université de Hasselt avec son campus de recherche et la Campine du Nord avec VITO et SCK à Mol. (…)

Traditionnellement, les régions frontalières en Europe étaient un trou, un rien. ELAt comble ce vide en oeuvrant à la construction de ce triangle de la science (…)

Les bourgmestres de Leuven, d’Eindhoven et d’Aix-la-Chapelle se sont rencontrés et ont décidé de coopérer sous le label Myors for Innovation. (…) La liste des innovations-tech qu’ELAt nourrit s’étend d’année en année. ELAt est trop peu connu, même par d’éminents académiciens comme Herman Van Goethem.

Scandinavie

Les Pays Bas (Lage Landen) constituent un ensemble geo-économique qui se renforce lui-même. Les ports du Benelux sont collègues et concurrents. Gent, Terneuzen et Vlissingen travaillent ensemble  sous le nom North Sea Port, dont le CEO est le Flamand Daan Schalck.

Le professeur réputé de Sciences maritimes Willy Winkelmans, professeur émérite des universités d’Anvers et de Rotterdam  développe avec des technologues des plans pour transporter, via de larges pipe-lines, les conteneurs entre Anvers et Rotterdam.

Les dragages de Flandre et des Pays-Bas forment un cluster de connaissance, unique au monde. L’entreprise AH-Delaize a des collaborateurs  qui sont prêts pour le nord et le sud. Au niveau de l’avocature, on trouve le bureau Loeff-Claeys-Verbeke, inspiré par le développement brillant des Pays-Bas au 17ème siècle, avec des ancrages à Bruxelles et Amsterdam (…). Dans sa période de gloire, Philips avait des usines à Hasselt, Leuven, Roeselare, Turnhout, Dendermonde et Bruxelles. Des liens professionnels et technologiques ont été maintenus.

Les Pays Bas (Lage Landen) et Bart De Wever peuvent se refléter dans la Scandinavie. Le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande sont pyschologiquement et culturellement liés. Ils partagent leurs valeurs et constituent une zone d’essai pour leurs entreprises avant d’essaimer dans le monde : SAS, Nokia, Ericsson, Norks, Hydro, Wallenberg.

Le succès de l’Age d’Or

La Compagnie des Indes Orientales, la première multinationale au monde, avait une Chambre – de Kamer van Verre – au sein de laquelle des Néerlandais méridionaux d’Anvers, d’Ypres et de Gand (qui, pour des raisons religieuses, s’établirent à Amsterdam), de Leiden et de Haarlem  participaient en tant que prêteurs (…).

Bart De Wever doit raconter régulièrement à nos voisins du nord (qui le sont encore provisoirement) à quel point les Flamands et les Brabançons du Nord ont joué un rôle fondamental dans le succès de l’Age d’Or des Pays-Bas du Nord. Les Néerlandais ne connaissent pas cette partie de leur histoire.

Un commentaire

  1. Les 17 Provinces, dans les Pays-Bas méridionaux et septentrionaux, furent la gloire des Habsbourg entre 1543 et 1585. Demandez-le à l’auteur à succès Bart Van Loo, qui écrivit « De Boergondiërs ».
    J’ai lu livre et l’auteur des Bourguignons ne mentionne nulle part les provinces wallonnes, pas plus celles de l’Union d’Arras que le comté de Namur. Les provinces wallonnes, n’étaient que des « terres à vaches ». Et aujourd’hui, malgré des pépites industrielles, elles ne sont que des terres de gréviculteurs.
    Le CEO de Miko, Frans Van Tilborgh, a déclaré : « Par la langue et la faible distance géographique et culturelle entre Miko et Maas, des synergies constructives sont possibles. » Précisément, Miko de Turnhout et Maas de Son sont brabançons. Les liens entre le nord et le sud dans les Pays Bas (Lage Landen) se tisseront d’abord dans les provinces qui se touchent : Anvers et le Brabant-du-Nord, les deux Limbourg, Vlaanders et Zélande. Sur le terrain l’interdépendance grandit.
    De taal is ganz het volk ! Les Wallons n’y appartiennent pas. Par la langue, par la culture, la mentalité et par la proximité ( Artois, Cambrésis, Picardie, Champagne, Ardenne, Lorraine) l’interdépendance peut grandir si les politiciens belgifiés cessent de la brider !

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