Belgique: deux ans de négociations pour accoucher d’un fragile gouvernement
Seize mois après les élections législatives de mai 2019, la Belgique a enfin un gouvernement fédéral ! Il sera dirigé par le libéral flamand Alexander De Croo, 44 ans, fils de Herman De Croo, un crocodile de la politique belge. Il a été investi par une confortable majorité par le Parlement belge jeudi 1er octobre.Continuer la lecture
Bruxelles, demain
C’est avec intérêt que j’ai pris connaissance de la carte blanche du politologue Vincent Laborderie, intitulée » Face au séparatisme, l’hypothèse du stand alone bruxellois et publiée sur le site du » Vif « , le 19 septembre.
Deux paragraphes retiennent plus particulièrement mon attention.Continuer la lecture
» La Flandre a fait une croix sur Bruxelles «
Rik Van Cauwelaert: « Tous les partis flamands de la Vivaldi ont peu à gagner dans ce gouvernement. Mais ils ont tout à perdre des élections. »
On l’appelle parfois la mémoire de la rue de la Loi. Rik Van Cauwelaert passe en revue la dernière séquence fédérale et balise la suite. Disons que c’est assez cash.
Het geheugen van de Wetstraat. On l’appelle parfois comme ça : la mémoire de la rue de la Loi. Rik Van Cauwelaert (70 ans) baigne dans la politique depuis toujours. Chroniqueur au Tijd (et ex-rédacteur en chef de l’hebdomadaire Knack), il passe en revue la dernière séquence fédérale et balise la suite. Comme on va le voir, tourner autour du pot n’est pas sa spécialité.
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Ces vains combats d’arrière-garde belgicains
En 1968, le Rassemblement Wallon a vu le jour en réaction aux partis « traditionnels unitaires » qui s’opposaient à toute réforme de l’Etat dans un sens fédéral. On se souvient encore de l’affiche représentant Omer Vanaudenhove, le président du PLP-PVV, avec le slogan « Mon parti, c’est mon pays », orné du ruban tricolore.
Il fallut l’intervention inattendue du député libéral de Liège, Gérard Delruelle, au « Groupe des 28 », le 2 octobre 1969, pour que les choses évoluent de manière significative : La Wallonie doit recevoir quelque chose sur le plan économique en échange de l’autonomie culturelle que réclame la Flandre. Donnez aux régions des milliards pour régler leurs priorités ! Et Pierre Descamps, le nouveau président national du PLP-PVV de déclarer aussitôt et contre toute attente : Je partage entièrement le point de vue de M. Delruelle. Il vient d’exprimer ici la position de toute la délégation.Continuer la lecture
Belgique: la fin est proche
La Belgique pourrait disparaître par implosion, estime Jules Gheude après un sondage montrant la recrudescence du sentiment séparatiste. Selon lui, le CD&V a intérêt à faire échouer la Vivaldi.
Il y a peu, dans une opinion publiée sur ce site, Frédéric Amez, vice-président de B Plus, déclarait que seule une faible minorité de Flamands étaient gagnés à la cause séparatiste. Il citait le chiffre de 16%.
Cette semaine, un sondage réalisé par l’institut Dedicated pour Soir mag nous révèle qu’un quart des Belges sont favorables à la scission, dont 28% de Flamands. Mais l’on apprend aussi que 50,3% de ceux-ci sont disposés à accorder leurs suffrages au Vlaams Belang (27%) et à la N-VA (23,3%). Ce qui signifie que, forts d’une majorité absolue au sein du Parlement flamand, les élus de ces deux formations séparatistes disposeraient de la légitimité démocratique pour proclamer l’indépendance de la Flandre.
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Un quart des Belges favorables à la scission du pays
Un quart des Belges sont favorables à la scission du pays, selon un sondage mené par l’institut Dedicated pour Soir mag qui en publie les résultats mercredi.
28% des Flamands sont favorables à la scission. Mais ils sont prêts, à 50,3%, à voter pour le Vlaams Belang (27%) et la N-VA (23,3%), deux formations ouvertement séparatistes… Majorité absolue donc au Parlement flamand.Continuer la lecture
Formation d’un gouvernement : quand Joachim Coens change sa stratégie
Seize mois après les élections législatives du 16 mai 2019, la Belgique est toujours en quête d’un gouvernement de plein exercice. Les informateurs-explorateurs se sont succédé à un rythme soutenu et, en dépit des efforts déployés, aucune solution n’a pu être dégagée. En mars dernier, la crise sanitaire a permis de mettre sur pied un gouvernement majoritaire de circonstance, avec le soutien de certains partis d’opposition, mais, d’ici quelques jours, la Première ministre Sophie Wilmès se verra contrainte de solliciter à nouveau la confiance. C’est cette échéance qui pousse aujourd’hui le monde des partis à se repositionner et à modifier les stratégies.Continuer la lecture
Le mirage de la prédestination belge
Dans une carte blanche publiée sur le site de « Doorbraak » le 4 août, Tony Van de Calseyde et Frédéric Amez, respectivement président et vice-président de B Plus (« pour une Belgique fédérale, rénovée et solidaire »), expliquent que leur mouvement voit plus loin que la pure politique partisane. Ils contestent notamment la présentation de la Belgique comme un Etat artificiel, né en 1830 d’un trait de plume diplomatique :
Les territoires que nous appelons aujourd’hui Belgique ont bien une histoire commune qui remonte au 15e siècle et aux ducs de Bourgogne. Seule la principauté de Liège fait ici exception. Depuis les guerres de religion et l’indépendance des provinces du Nord (les Provinces unies) au 17e siècle, les Pays-Bas du Sud ou catholiques ont toujours été considérés comme un seul territoire, aussi bien par les Espagnols et les Autrichiens que par les Français qui furent les seuls à conquérir notre région par la violence au lieu de la succession habituelle d’une dynastie à l’autre.Continuer la lecture
FRANÇOIS PERIN, JEAN GOL ET LA FRANCE
Je possède le petit billet manuscrit que Jean Gol adressa à François Perin, le 14 mars 1983, après avoir pris connaissance de l’article que ce dernier avait fait paraître dans « Pourquoi Pas? » sous le titre « Et si les Flamands proclamaient leur indépendance? ». Jean Gol écrit : « Je suis d’accord à 100% avec votre article du « Pourquoi? ». Mais le délai est sans doute un peu plus long; je ne suis pas fonctionnellement en position d’exprimer publiquement mon accord (Jean Gol était alors vice-Premier ministre et ministre de la Justice). J’agis cependant chaque jour préparer cette échéance et une réponse francophone de survie digne, raisonnable et dans l’ordre. »
Pour en avoir maintes fois parlé avec lui à l’époque, je peux attester que Jean Gol avait le regard tourné vers la France. Il nous a malheureusement quittés trop tôt!
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L’ère post-belge a commencé (carte blanche)
Le blocage total que connaît actuellement la Belgique, ne peut que réjouir Bart De Wever. Dans la mesure où la preuve est désormais apportée que la Belgique est ingouvernable, rien ni personne ne peut s’opposer à ce que le Parlement flamand, fort de sa légitimité démocratique, proclame unilatéralement l’indépendance de la Flandre.Continuer la lecture
La Belgique s’enfonce toujours un peu plus dans la crise politique
Le roi Philippe demande à un libéral flamand de chercher une majorité, après l’échec d’accord entre le nationaliste flamand Bart De Wever et le socialiste francophone Paul Magnette. La crise dure depuis plus de six cents jours.Continuer la lecture
Rue de la Loi : le menu institutionnel du tandem Magnette-De Wever
C’est une demande lancinante des nationalistes de la N-VA : obtenir une régionalisation effective des politiques fédérales. Justification : en descendant au niveau régional on répond réellement aux besoins des populations concernées (ce que la Flandre fait elle-même elle le fait mieux, et les Wallons devraient s’y retrouver aussi, vous connaissez cela). Tempo : le plus vite possible et sans attendre une hypothétique et laborieuse nouvelle réforme de l’Etat. A plusieurs reprises la N-VA a ainsi défendu au cours des négociations de ces derniers mois un schéma de politiques fédérales scindées. On ne régionalisait pas la compétence mais on régionalisait son application, sur le modèle de ce qui avait été fait dans les années 1970 quand il y avait deux ministres de l’éducation avant que l’on ne créée les régions et communautés. La N-VA obtenait ainsi une régionalisation de fait, sans passer par la case réforme de l’Etat, et les francophones gardaient un contrôle relatif du financement puisque le budget de ces politiques restait du domaine fédéral et soumis à l’approbation de la Chambre.Continuer la lecture